Quelles relations entretiennent vins et enchères ?Il faut distinguer les enchères de vin en France et celles à l’étranger. En France il fait partie du patrimoine culturel et pendant très longtemps il était tabou de le revendre. On l’achetait uniquement pour le boire et partager un bon moment. On a commencé à le vendre il y a une trentaine d’années et depuis les prix augmentent régulièrement. Les Anglais ou les Américains arbitraient plus facilement leurs caves. Nous avions un retard sur les étrangers et puis on s’est dit que ce n’était peut-être pas idiot d’acheter deux caisses et d’en vendre une pour financer l’autre. Ce qui a parfois amené à des situations dommageables avec le temps car une bouteille reste quelque chose qui peut s’altérer, ce n’est pas un tableau mais un bien de consommation. Les bons gestionnaires ont saisi que ce patrimoine culturel évoluait et que savoir acheter c’était aussi savoir vendre. Un Petrus acheté 200 Francs (30 à 40 euros) dans les années 80 vaut plus de 1000 euros aujourd’hui par exemple.Comment s’est développé cet aspect spéculatif ?Avec l’arrivée d’institutionnels, de spéculateurs particuliers ou professionnels. Des compagnies d’assurance, des fonds d’investissement ou des personnalités comme Bernard Arnault (LVMH) et François Pinault qui ont même acheté des vignobles. Il faut y voir une volonté de diversification de leurs actifs et l’occasion de colporter une image de reconnaissance sociale. Certains grands châteaux bordelais sont d’ailleurs assimilés à des objets d’art et leur nom utilisé pour des marques comme le Cheval blanc pour Arnault. Il y a donc eu de nouveaux intervenants, une forte demande, et une hausse des prix qui a conduit à une certaine déraison. Avec un pic fin 2011 où les Chinois ont eu le sentiment d’avoir été floués après avoir acheté en volume des vins primeurs (avant vendange) qui valent aujourd’hui 20% de moins. Les bouteilles de 30 ans d’âge sont bien meilleures, d’où l’intérêt d’aller aux enchères (rires). La gestion du vin comme un compte en banque et l’achat sans consommation ont provoqué une volatilité.Quelle est la tendance actuelle ?Le vin est un synonyme de convivialité, il a une valeur sentimentale et sert à rassembler. Les gens s’en rendent comptent avec la société qui se durcit. Ils s’intéressent aux valeurs que le vin véhicule et viennent ou reviennent petit à petit aux enchères, pour se refaire une cave ou faire des affaires (à des prix plus raisonnables, ndlr). Quel est le processus d’estimation d’un expert ?Faire des estimations c’est donner des informations sur la qualité des caves et s’assurer du suivi, il faut donc aller dans les caves au quotidien. L’estimation et les plans de transaction se font surtout grâce aux cotes des ventes aux enchères précédentes. L’avis des cavistes ou négociants peut-être pris en compte. Ou encore en le goutant. Et il y a toujours une petite coloration personnelle. Je suis plus enthousiaste dans mes cotations pour les vins de Bourgogne et de Champagne par exemple. On trouve des Bordeaux tous les jours sur le marché, il est donc facile d’avoir un reflet des cotations. Les Bourgogne sont moins produits et d’une qualité exceptionnelle :les domaines Leroy, Rousseau, Romanée-Conti, Roumier, ou Coche Dury, pour le blanc, sont très recherchés en France et à l’étranger. Pour les Bordeaux, le Petrus reste la référence. Ceux qui reçoivent une caissette tous les ans ont un ticket de tombola gagnant. Les Anglais ou les Américains arbitraient plus facilement leurs caves. Nous avions un retard sur les étrangers et puis on s’est dit que ce n’était peut-être pas idiot d’acheter deux caisses et d’en vendre une pour financer l’autre. Ce qui a parfois amené à des situations dommageables avec le temps car une bouteille reste quelque chose qui peut s’altérer, ce n’est pas un tableau mais un bien de consommation. Les bons gestionnaires ont saisi que ce patrimoine culturel évoluait et que savoir acheter c’était aussi savoir vendre. Un Petrus acheté 200 Francs (30 à 40 euros) dans les années 80 vaut plus de 1000 euros aujourd’hui par exemple. Comment s’est développé cet aspect spéculatif ? Avec l’arrivée d’institutionnels, de spéculateurs particuliers ou professionnels. Des compagnies d’assurance, des fonds d’investissement ou des personnalités comme Bernard Arnault (LVMH) et François Pinault qui ont même acheté des vignobles. Il faut y voir une volonté de diversification de leurs actifs et l’occasion de colporter une image de reconnaissance sociale. Certains grands châteaux bordelais sont d’ailleurs assimilés à des objets d’art et leur nom utilisé pour des marques comme le Cheval blanc pour Arnault. Il y a donc eu de nouveaux intervenants, une forte demande, et une hausse des prix qui a conduit à une certaine déraison. Avec un pic fin 2011 où les Chinois ont eu le sentiment d’avoir été floués après avoir acheté en volume des vins primeurs (avant vendange) qui valent aujourd’hui 20% de moins. Les bouteilles de 30 ans d’âge sont bien meilleures, d’où l’intérêt d’aller aux enchères (rires). La gestion du vin comme un compte en banque et l’achat sans consommation ont provoqué une volatilité. Quelle est la tendance actuelle ? Le vin est un synonyme de convivialité, il a une valeur sentimentale et sert à rassembler. Les gens s’en rendent comptent avec la société qui se durcit. Ils s’intéressent aux valeurs que le vin véhicule et viennent ou reviennent petit à petit aux enchères, pour se refaire une cave ou faire des affaires (à des prix plus raisonnables, ndlr). Quel est le processus d’estimation d’un expert ? Faire des estimations c’est donner des informations sur la qualité des caves et s’assurer du suivi, il faut donc aller dans les caves au quotidien. L’estimation et les plans de transaction se font surtout grâce aux cotes des ventes aux enchères précédentes. L’avis des cavistes ou négociants peut-être pris en compte. Ou encore en le goutant. Et il y a toujours une petite coloration personnelle. Je suis plus enthousiaste dans mes cotations pour les vins de Bourgogne et de Champagne par exemple. On trouve des Bordeaux tous les jours sur le marché, il est donc facile d’avoir un reflet des cotations. Les Bourgogne sont moins produits et d’une qualité exceptionnelle : les domaines Leroy, Rousseau, Romanée-Conti, Roumier, ou Coche Dury, pour le blanc, sont très recherchés en France et à l’étranger. Pour les Bordeaux, le Petrus reste la référence. Ceux qui reçoivent une caissette tous les ans ont un ticket de tombola gagnant.