Guide Art et Enchères

Les ventes exceptionnelles des maisons des ventes. VOS RENDEZ-VOUS DANS LES GALERIES D’ART

Page 14 : Art et Enchères

Laure Matarasso (fille de Jacques et Madeleine Matarasso) a repris le flambeau de la mythique librairie niçoise de la rue Longchamp. A Paris elle a présenté le tome II des mémoires de son père (des années 50 à 90) avant d’assister en famille à la vente. « Je suis très contente. Il y avait une bonne ambiance, beaucoup de monde, beaucoup d’appels téléphoniques, plein d’humour et de bonnes surprises. Quelques artistes ont été moins sollicités car ils sont moins connus sur Paris mais Artcurial a fait un travail fabuleux, surtout compte tenu de la morosité actuelle. Le catalogue et l’exposition étaient superbes... C’était plus beau que chez moi ! (rires) » De la rue Longchamp aux Champs Elysées D'artistes en herbe provinciaux à référence d'un mouvement indémodable hissé en tête d'affiche dans la Capitale, tous ont parcouru du chemin. S'éloignant parfois, se retrouvant toujours. D'autant plus pour honorer Jacques Matarasso. Celui dont ils n'ont jamais renié la parenté et, sinon la raison de leur succès, assurément celle de leur liberté d'expression. Un hommage permanent, traduit en ces mots sous la plume de Bernar Venet : « Il a été pour moi et pour les autres artistes de la Côte d'Azur le seul galeriste qui a su nous encourager à penser que ce que nous faisions valait la peine d'être poursuivi". Un pygmalion à l'aube de ses 99 ans sans qui l'événement parisien n'aurait eu raison d'être pour Hughes Sébilleau : « Cette vente a mis un coup de projecteur sur l'École de Nice et ses artistes très très novateurs. Mais surtout sur un personnage, un œil, qui les a lancé et supporté, y compris financièrement : Jacques Matarasso. » « On retrouve l'École de Nice très régulièrement mais nous n'avions jamais eu de vente dédiée à un tel ensemble. Il manquait un nom pour qu'un tel projet prenne corps. Et ce qui était intéressant là, c'est le côté authentique de ces pièces. Un ensemble dans son jus originel » poursuit l'expert.Raysse et Arman meneurs de revueBien entendu, tout le monde ne fut pas logé à la même enseigne sous la loi du marteau. « Des artistes comme Arman sont connus dans le monde entier. D'autres, comme Gette, sont très confidentiels... malheureusement car son œuvre est intéressante. Mais on a moins l'habitude de le voir, comme Serge II dont le marché des collectionneurs est plus étroit. Il y a donc eu une grosse distorsion de prix mais certaines pièces, seule dans une vente, n'auraient peut-être pas dépassées les 3 000 à 4 000 euros. Alors qu'elles étaient en lumière dans cet ensemble. »Sans surprise Arman(d) a fait levé les plaquettes à tire-larigot, recueillant notamment 107 200 euros contre une estimation basse à 60 000 euros pour l'un de ses violons démembrés. Martial Raysse a, lui, atteint le sommet de la vacation avec sa Colonne Circa 1960 (125 800 euros). Mais tous auront communié à leur façon avec les nombreux acheteurs présents. Comme Bernar Venet et ses Cartons signés en préambule d'une carrière sous le signe du gigantisme. « Il avait une démarche personnelle radicale mais qui correspondait à l'environnement de l'École de Nice. Ses pièces de la collection Matarasso sont très rarement présentées en vente et ont atteint des prix assez importants » note Hughes Sébilleau. L'artiste avait d'ailleurs tenu à soigner l'image de son mouvement. N'hésitant pas à ressortir son pistolet compresseur pour (re)laqué d'un jaune immaculé un relief de carton ondulé peint sur châssis, et intitulé Laure, souvenirs magdaléniens (1964, vendu 18 850 euros, dédicacé à Laure Matarasso). Le genre d'anecdotes dont l'assistance fut friande, car le rire était aussi de la partie. « L'art c'est de faire le pitre » (Ben). De la rue Longchamp aux Champs Elysées D'artistes en herbe provinciaux à référence d'un mouvement indémodable hissé en tête d'affiche dans la Capitale, tous ont parcouru du chemin. S'éloignant parfois, se retrouvant toujours. D'autant plus pour honorer Jacques Matarasso. Celui dont ils n'ont jamais renié la parenté et, sinon la raison de leur succès, assurément celle de leur liberté d'expression. Un hommage permanent, traduit en ces mots sous la plume de Bernar Venet : « Il a été pour moi et pour les autres artistes de la Côte d'Azur le seul galeriste qui a su nous encourager à penser que ce que nous faisions valait la peine d'être poursuivi". Un pygmalion à l'aube de ses 99 ans sans qui l'événement parisien n'aurait eu raison d'être pour Hughes Sébilleau : « Cette vente a mis un coup de projecteur sur l'École de Nice et ses artistes très très novateurs. Mais surtout sur un personnage, un œil, qui les a lancé et supporté, y compris financièrement : Jacques Matarasso. » « On retrouve l'École de Nice très régulièrement mais nous n'avions jamais eu de vente dédiée à un tel ensemble. Il manquait un nom pour qu'un tel projet prenne corps. Et ce qui était intéressant là, c'est le côté authentique de ces pièces. Un ensemble dans son jus originel » poursuit l'expert. Raysse et Arman meneurs de revue Bien entendu, tout le monde ne fut pas logé à la même enseigne sous la loi du marteau. « Des artistes comme Arman sont connus dans le monde entier. D'autres, comme Gette, sont très confidentiels... malheureusement car son œuvre est intéressante. Mais on a moins l'habitude de le voir, comme Serge II dont le marché des collectionneurs est plus étroit. Il y a donc eu une grosse distorsion de prix mais certaines pièces, seule dans une vente, n'auraient peut-être pas dépassées les 3 000 à 4 000 euros. Alors qu'elles étaient en lumière dans cet ensemble. » Sans surprise Arman(d) a fait levé les plaquettes à tire-larigot, recueillant notamment 107 200 euros contre une estimation basse à 60 000 euros pour l'un de ses violons démembrés. Martial Raysse a, lui, atteint le sommet de la vacation avec sa Colonne Circa 1960 (125 800 euros). Mais tous auront communié à leur façon avec les nombreux acheteurs présents. Comme Bernar Venet et ses Cartons signés en préambule d'une carrière sous le signe du gigantisme. « Il avait une démarche personnelle radicale mais qui correspondait à l'environnement de l'École de Nice. Ses pièces de la collection Matarasso sont très rarement présentées en vente et ont atteint des prix assez importants » note Hughes Sébilleau. L'artiste avait d'ailleurs tenu à soigner l'image de son mouvement. N'hésitant pas à ressortir son pistolet compresseur pour (re)laqué d'un jaune immaculé un relief de carton ondulé peint sur châssis, et intitulé Laure, souvenirs magdaléniens (1964, vendu 18 850 euros, dédicacé à Laure Matarasso). Le genre d'anecdotes dont l'assistance fut friande, car le rire était aussi de la partie. « L'art c'est de faire le pitre » (Ben).